Poele de Masse.Petit Habitat:Doc:Prés-requis et sécurité

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Compétences requises

Les compétences requises pour construire ce poêle de masse sont les suivantes :

  • Maçonnerie :
    • Faire du mortier (à base d'argile réfractaire)
    • Découper/maçonner des briques
  • Métallerie :
    • Découper/souder du métal
  • Fumisterie :
    • Raccorder au conduit de cheminée

Ces compétences vous pouvez les avoirs, aller les chercher dans votre entourage, ou faire travailler un artisan local.

Vous devez être en capacité de lire et de respecter scrupuleusement le plan que vous trouverez dans cette documentation et prendre du recul par rapport à de potentielles fausses bonnes idées d'amélioration / de simplification.

Avant le chantier

Implantation du poêle

Le poêle ne doit pas être collé à une paroi/un mur. Une lame d'air mobile doit être aménagée de minimum 16cm[1]. S’il y a moins de 50 cm entre la paroi et le poêle, celle-ci doit être protégée avec une isolant incombustible et un matériau ininflammable. (cf mémo du DTU 24.1 par l'Agence Qualité Construction [2])

L'emplacement choisi est décisif. Le poêle de masse réchauffe vos murs par rayonnement infrarouge. Cependant celui-ci ne réchauffe que les murs exposés. Si un mur se trouve derrière une cloison il ne sera pas directement réchauffé par celui-ci. C'est pourquoi il est important que le poêle soit sur un emplacement le plus central possible afin d'homogénéiser la chaleur (transferts par convection) et qu'il "voit" un maximum de parois (transferts par rayonnement).[3] Tout ceci est moins vrai sur une maison bien isolée, la chaleur se répartira naturellement, les cloisons déphaseront ce transfert mais ne l'arrêteront pas. [4]

Pour aller plus loin et avoir plus de conseil d'implantation :

Le support (sous le poêle)

Le support qui doit accueillir le futur poêle doit être solide et capable de supporter son poids de 400-500kg sur le long terme (attention au tassement différentiel du sol sous les plots, par exemple). Si vous êtes sur un plancher de yourte il serait bon de renforcer celui-ci, d'ajouter un voir deux plots pour répartir surface sur laquelle la charge va s'exercer.

Le support doit être constitué d'un matériau ignifuge et isolant (exemple : 5cm béton cellulaire)

Arrivé d'air

La prise d'air se fait par défaut sous le poêle. Deux cas possibles :

@TODO : David je suis perdu avec tout ça.. plein de trucs contradictoires...

Arrivé d'air extérieur (conseillé)

Conseillé et indispensable si votre maison est étanche à l'aire (confirme RT2012 et plus). Dans ce type d'habitat vous disposez d'une VMC (double ou simple flux).

L'arrivée d'oxygène sera prise de l'extérieur pour arriver sous le poêle et devra être étanche.

@TODO : dimensionnement de l'arrivée d'air extérieur ?

Pour aller plus loin sur l'arrivée d'air extérieur :

Arrivé d'air "de l'habitat"

Dans le cas d'une maison non étanche à l'air.

Attention à ne pas (par exemple) allumer une hot de cuisine dans la même pièce pendant que le poêle est allumé pour ne pas créer de dépression / amoindrir voir inverser le tirage du poêle. Même chose avec la VMC, il faut préférer la couper pendant la phase de combustion.

Conduit d'évacuation

Le conduit d'évacuation doit respecter la norme du pays (en France norme NF DTU 24.1 sur la réglementation des conduits de fumée[5]). Sur un poêle de masse il faut mettre un maximum de tuyau double peau (isolé) et minimiser l'usage du simple peau pour limiter la convection et privilégier le rayonnement.

Un tuyau simple peau doit être à une distance minimum de 3x son diamètre de toute paroi. Pour un tuyau 130mm il faut que la paroi la plus proche se trouve à 390mm.[6][7]

Pour un tuyau double peau cette distance est ramené à 1x son diamètre (voir fiche technique du tuyau) [6][7]

Un maximum de 2 coudes à 45° est toléré pour le raccordement du poêle jusqu'en haut de la cheminé d'évacuation (NF DTU 24.2[5])

De la même façon, pour les traversés de paroi/toiture suivez les règles de l'art, tuyaux isolé, anneaux d'isolant incombustible

La hauteur de la cheminé doit être de 40cm au dessus du sommet du toit (faîtage). Pour un toit plat il doit dépasser de 120 cm (dans ce cas il doit être correctement arrimé). La cheminé d'évacuation doit dépasser tout obstacle présent à moins de 8m de distance (arbres par ex.) [8]. Ces règles sont faites pour que le tirage soit bon, un poêle qui ne tire pas suffisamment c'est un poêle qu'on insulte à l'allumage...

Aller plus loin :

Le chantier

Porter les équipements de protection/sécurité adaptés à la tâche.

Découpe des briques

La découpe des briques est effectuée avec une scie à eau sur table. La location d'un tel appareil est coûteuse mais nessécaire.

Il est aussi envisageable de faire découper ces briques par le briquetier à qui vous commandez

Il est possible d'ajuster quelques découpes avec une meuleuse et un disque diamant. Cette alternative est moins précise à la découpe et longue. De plus il sera préférable de faire tremper les briques pour les mouiller à coeur avant la coupe à la meuleuse puis de les laisser sécher avant de monter la maçonnerie (ce qui n'est pas le cas avec la scie à eau). [9]

Assemblage des briques

L'assemblage est possible avec deux types de coulis argileux qui s'applique de façon identique :

  • A prise chimique (Réfrajoint, non démontable)
  • A prise céramique (démontable)

A vous de voir si votre poêle est démontable ou non. Il est aussi possible de mixer les 2 type de mortier afin de créer des "gros bloque" (utilisation coulis à prise chimique) démontables. Et d'assembler ces gros bloque (utilisation du coulis à prise céramique) entre eux. Le démontage/remontage est d'autant plus rapide mais le transport des gros bloque peut s'avérer lourd / encombrant.

Préparation du mortier / coulis

Le coulis à prise chimique (Réfrajoint)

Le risque de fissures est très diminué par rapport au coulis à prise céramique, mais d'éventuels dégâts sont irréversibles: tout ce qui est collé avec le Réfrajoint doit être cassé pour être démonté et les briques ne sont pas réutilisables. Conditionné en pot, il est rapidement périssable. L'eau de surface empêche la prise du produit, il faut la retirer avant utilisation et en remettre après. La consistance du réfrajoint doit être similaire à une crème épaisse, si elle est trop épaisse, il faut rajouter de l'eau et la mélanger au malaxeur.[9]

Le coulis à prise céramique

Aussi appelé coulis argileux, il s'agit d'un mélange en poudre d’argile et de chamotte. L'absence de prise chimique autorise un démontage en cas d'erreur. Agréable à travailler, il ne nécessite pas de protections particulières quand on maçonne (attention tout de même aux projections dans les yeux). Il ne durcit pas tant qu’il est hydraté (la gamatte peut donc être ré-utilisé le lendemain). Ce mode constructif est à assimiler à celui d’un vieux mur en pierre : chaque brique est maintenue par le poids de celles du dessus. Ce coulis permet

  • D'éviter une fissure franche en cas de casse
  • De réutiliser ces briques lors du démontage du poêle ou éventuellement de modifier ce dernier

Limites du coulis argileux : Dans les zones très chaudes du poêle (proximité des braises et des flammes): les briques soumises à haute température se dilatent dans un sens puis se rétractent dans l'autre, et l'on observe celles-ci s'écarter. Il s'agit de l'effet chenille

Pour la préparation : Dans un seau ou une gamatte versé un peu d'eau (vraiment peu) puis le coulis argileux (mettez un masque pour cette étape, c'est très volatile). Mélanger énergiquement (avec un malaxeur c'est plus homogène) et ajouter de l'eau jusqu'à ce que le mélange devienne crémeux / onctueux.

Coller des briques

Après avoir tartiné la brique à l'aide d'une petite truelle, on les frotte entre elles les deux surfaces à encoller de façon à créer un effet ventouse. L'épaisseur du joint est de 1mm, deux étant un maximum pratiqué pour corriger des défauts. Plus, le joint fissure en séchant. L'utilisation du maillet (en caoutchouc) pour ajuster l’aplomb doit être minimisée, car les chocs décollent les briques. Un marteau lourd peut aussi être préféré mais la frappe doit être appuyer (le marteau ne doit pas rebondir).

On peut jouer jusqu'à un certain moment avec la brique, quand la colle à sécher ou qu'il y en a trop il vaut mieux reprendre du début (décoller, nettoyer,...)

Avec un/des niveaux à bulles vérifier l'aplomb :

  • De la brique elle même sur les 3 plans
  • Avec les briques qui se trouve à côté
  • Avec les briques à l'opposé si c'est possible

Bien sûr l’affleurement avec le niveau du dessous doit être parfait.

Quand un rang complet est terminé de posé :

  • Vérifier la cote entre le haut du rang et le socle (sol)par rapport à la notice de montage
  • Vérifier que la profondeur total du rang fasse bien la profondeur souhaité
  • Vérifier que la largeur total du rang fasse bien la largeur souhaité
  • Vérifier que le joint n'excède pas 2mm
  • Vérifier que l'aplomb vertical est bon sur les quartes faces avec un grand niveau par rapport au autres rangs du dessous

Si l'aplomb, le niveau n'est pas bon le risque c'est qu'au fur à mesure de la montée des briques, étant donné qu'on prends référence sur la ranger du dessous, on termine en haut avec un gros faux aplomb (façon Tour de Pise)

Si vous devez recommencé parce que l'aplomb n'est pas bon (ça arrivera, prenez votre temps pour bien faire les choses) :

  • Décoller les briques
  • Nettoyer les briques à l'éponge et à l'eau
  • Utiliser de la colle "fraîche"

Laine céramique

La laine céramique est un isolant qui tien la haute température, elle se présente sous forme de rouleau blanc. Elle est utilisée pour réaliser des joints de dilatation étanches au passage des gaz et fumées. Elle est souple/compressible et mesure 13mm d'épaisseur.

Elle se découpe très bien au cuter ou au ciseau. Quand vous la manipulé veillé à être dans un endroit ventilé ou mettez un masque car une gène respiratoire momentané peut arriver. Même si ce produit est considéré comme non cancérigènes[10]

Quand vous placez un joint en laine céramique il est bon (et souvent pratique) de l'enduire de coulis sur les 2 faces.

Notes et références